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Autour du soulèvement de 1871
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Autour du soulèvement de 1871
Autour du soulèvement de 1871 : des différents de Cheikh Mohand Oulhocine et Cheikh Aheddad
Chikh Mohand tentera de persuader Chikh Aheddad de surseoir au soulèvement. Mammeri note, dans son ouvrage sur Chikh Mohand, que le Chikh Aheddad, de par son âge très avancé – il avait 80 ans-, n’était pas chaud pour une telle action. C’est son fils, Chikh Aziz, aidé d’Amokrane (El Mokrani), qui l’aurait poussé à engager l’insurrection. Chikh Mohand, comme dit précédemment, savait que militairement la Kabylie était loin, très loin derrière les moyens d’agression français. La suprématie coloniale était évidente et sans commune mesure.
La stratégie de Chikh Mohand était de prendre à revers l’occupant par sa propre école qui dispensait le savoir scientifique dont avait grandement besoin la Kabylie. Il voyait en l’école française la solution intelligente et salvatrice. Pour lui il fallait faire dans un faux-semblant face à l’administration coloniale et préparer, par l’instruction et l’intelligence, la future génération révolutionnaire. Il fallait donc plutôt envoyer le plus grand nombre possible de kabyles s’instruire. L’histoire donnera raison au Chikh, puisque ce sera de cette école que, plus tard, émergeront les penseurs de la révolution algérienne de 1954. Dans une dernière tentative, Chikh Mohand lui envoya un émissaire pour lui demander de ne pas engager le mouvement de révolte. Il lui dira : « Ahheqq At Butetchur ; d wid ur nessidir i lecfur ; a kra bwin ara yemten ur das tetchur ; s rray at llghur ; bbwid ittebdaden ghef uqiccur ; ar taggara-nnsen d leghrur. » (Par les Ait Boutetchour ; et les hommes qui veillent ; quiconque mourra pour rien ; par la faute d’imprudents et d’orgueilleux ; finiront mal).
Chikh Mohand avertit le maître de la confrérie Rahmania de la lourde responsabilité qu’il endossera pour tous les morts qui surviendront lors du soulèvement non encore opportun. Nous remarquerons que le Chikh Mohand jure souvent par le village des Ait Boutetchour, car connu pour la piété de ses habitants. C’est également une pratique très courante en Kabylie. Il existe ainsi plusieurs villages, ou groupes de villages, par lesquels on jure encore aujourd’hui, à l’exemple des At Yetsoura à Iferhounène. Chikh Mohand savait, sans doute, que le retrait du contingent français de Kabylie vers l’Allemagne n’était que momentané. Il dira à ce propos : « izem si tzegwa yeffegh ; awtul yughal d aseggad » ; (quand le lion quitte la forêt ; le lapin se transforme en chasseur). Le dit n’est pas destiné à la personne de Chikh Aheddad. Chikh Mohand quête plutôt une forte persuasion avec laquelle il espérait convaincre le maître de la confrérie Tarehmanit.
Convaincu que la Kabylie ne disposait pas d’une force armée conséquente, Chikh Mohand tentera de persuader de nouveau Chikh Aheddad, en usant d’arguments qui tiennent d’une logique implacable. Il pensait qu’un soulèvement supposait des moyens autres qu’une hache, une scie, une fauche, ou encore et dans le meilleur des cas, un mousqueton. Il répondra à Chikh Aheddad, qui le pressait de le rejoindre dans le combat contre la France coloniale par l’entremise de son envoyé, par cette réponse proverbiale : « Afus ur tuâidh ar’a t-tghezzedh, suden-it » (baise la main que tu ne peux mordre). Chikh Sahnun, pourtant adepte du vieux Chikh Aheddad, mais convaincu par la stratégie de Chikh Mohand, s’en remettra finalement à lui. Il dira à ceux qui iront le consulter sur la question : « Tisura n lawliya ghur Ccich Muhend ay llant ». (La solution du moment est celle donnée par Chikh Mohand ) Le maître de la confrérie Rahmania savait le poids qu’avait Chikh Mohand sur tout le versant nord du Djurdjura des Igawawen. Mais, l’influence de la pensée de Chikh Mohand s’étendra aussi jusque dans la vallée de la Soummam, alors territoire » exclusif de Chikh Aheddad. Il tentera vainement de persuader Mohand Oulhoucine à s’engager dans la révolte. Chikh Mohand ne revient pas sur sa décision.
Il est déterminé par l’analyse qu’il avait faite des événements et de la situation qui prévalaient alors. Au messager de Chikh Aheddad, il ajoutera : « Mmer ur d-nnigh ; a d-inigh ; imi d-nnigh ; ul’ay d-inigh » (je n’ai plus rien à dire, j’ai déjà tout dit). Insistant, Mohand At Mokrane (El Mokrani), mais surtout bousculé par la ferveur de son fils aîné, Chikh Aziz, qui était en quête de gloire et de reconnaissance, Chikh Aheddad lancera la Kabylie dans une insurrection dont, disait-on, il doutait lui-même de l’opportunité. Lorsque Chikh Mohand apprend la décision finale, il sera pris d’une violente colère. Il dira : « Yekker umulab i llafâa » (que peut un lézard face à un monstre). Pour dégager sa responsabilité et son implication de ce qu’il adviendra de la Kabylie, il rassembla ses disciples auxquels il fit part de ce qui allait être un cataclysme dans la région. En fin de discours, il leur dira en ôtant sa calotte : « Attan tcacit ». Depuis, ce geste deviendra une pratique généralisée pour signifier démarcation, désengagement et refus de toute implication dans un événement donné.
Abdenour Abdesslem
La Dépêche de Kabylie
Chikh Mohand tentera de persuader Chikh Aheddad de surseoir au soulèvement. Mammeri note, dans son ouvrage sur Chikh Mohand, que le Chikh Aheddad, de par son âge très avancé – il avait 80 ans-, n’était pas chaud pour une telle action. C’est son fils, Chikh Aziz, aidé d’Amokrane (El Mokrani), qui l’aurait poussé à engager l’insurrection. Chikh Mohand, comme dit précédemment, savait que militairement la Kabylie était loin, très loin derrière les moyens d’agression français. La suprématie coloniale était évidente et sans commune mesure.
La stratégie de Chikh Mohand était de prendre à revers l’occupant par sa propre école qui dispensait le savoir scientifique dont avait grandement besoin la Kabylie. Il voyait en l’école française la solution intelligente et salvatrice. Pour lui il fallait faire dans un faux-semblant face à l’administration coloniale et préparer, par l’instruction et l’intelligence, la future génération révolutionnaire. Il fallait donc plutôt envoyer le plus grand nombre possible de kabyles s’instruire. L’histoire donnera raison au Chikh, puisque ce sera de cette école que, plus tard, émergeront les penseurs de la révolution algérienne de 1954. Dans une dernière tentative, Chikh Mohand lui envoya un émissaire pour lui demander de ne pas engager le mouvement de révolte. Il lui dira : « Ahheqq At Butetchur ; d wid ur nessidir i lecfur ; a kra bwin ara yemten ur das tetchur ; s rray at llghur ; bbwid ittebdaden ghef uqiccur ; ar taggara-nnsen d leghrur. » (Par les Ait Boutetchour ; et les hommes qui veillent ; quiconque mourra pour rien ; par la faute d’imprudents et d’orgueilleux ; finiront mal).
Chikh Mohand avertit le maître de la confrérie Rahmania de la lourde responsabilité qu’il endossera pour tous les morts qui surviendront lors du soulèvement non encore opportun. Nous remarquerons que le Chikh Mohand jure souvent par le village des Ait Boutetchour, car connu pour la piété de ses habitants. C’est également une pratique très courante en Kabylie. Il existe ainsi plusieurs villages, ou groupes de villages, par lesquels on jure encore aujourd’hui, à l’exemple des At Yetsoura à Iferhounène. Chikh Mohand savait, sans doute, que le retrait du contingent français de Kabylie vers l’Allemagne n’était que momentané. Il dira à ce propos : « izem si tzegwa yeffegh ; awtul yughal d aseggad » ; (quand le lion quitte la forêt ; le lapin se transforme en chasseur). Le dit n’est pas destiné à la personne de Chikh Aheddad. Chikh Mohand quête plutôt une forte persuasion avec laquelle il espérait convaincre le maître de la confrérie Tarehmanit.
Convaincu que la Kabylie ne disposait pas d’une force armée conséquente, Chikh Mohand tentera de persuader de nouveau Chikh Aheddad, en usant d’arguments qui tiennent d’une logique implacable. Il pensait qu’un soulèvement supposait des moyens autres qu’une hache, une scie, une fauche, ou encore et dans le meilleur des cas, un mousqueton. Il répondra à Chikh Aheddad, qui le pressait de le rejoindre dans le combat contre la France coloniale par l’entremise de son envoyé, par cette réponse proverbiale : « Afus ur tuâidh ar’a t-tghezzedh, suden-it » (baise la main que tu ne peux mordre). Chikh Sahnun, pourtant adepte du vieux Chikh Aheddad, mais convaincu par la stratégie de Chikh Mohand, s’en remettra finalement à lui. Il dira à ceux qui iront le consulter sur la question : « Tisura n lawliya ghur Ccich Muhend ay llant ». (La solution du moment est celle donnée par Chikh Mohand ) Le maître de la confrérie Rahmania savait le poids qu’avait Chikh Mohand sur tout le versant nord du Djurdjura des Igawawen. Mais, l’influence de la pensée de Chikh Mohand s’étendra aussi jusque dans la vallée de la Soummam, alors territoire » exclusif de Chikh Aheddad. Il tentera vainement de persuader Mohand Oulhoucine à s’engager dans la révolte. Chikh Mohand ne revient pas sur sa décision.
Il est déterminé par l’analyse qu’il avait faite des événements et de la situation qui prévalaient alors. Au messager de Chikh Aheddad, il ajoutera : « Mmer ur d-nnigh ; a d-inigh ; imi d-nnigh ; ul’ay d-inigh » (je n’ai plus rien à dire, j’ai déjà tout dit). Insistant, Mohand At Mokrane (El Mokrani), mais surtout bousculé par la ferveur de son fils aîné, Chikh Aziz, qui était en quête de gloire et de reconnaissance, Chikh Aheddad lancera la Kabylie dans une insurrection dont, disait-on, il doutait lui-même de l’opportunité. Lorsque Chikh Mohand apprend la décision finale, il sera pris d’une violente colère. Il dira : « Yekker umulab i llafâa » (que peut un lézard face à un monstre). Pour dégager sa responsabilité et son implication de ce qu’il adviendra de la Kabylie, il rassembla ses disciples auxquels il fit part de ce qui allait être un cataclysme dans la région. En fin de discours, il leur dira en ôtant sa calotte : « Attan tcacit ». Depuis, ce geste deviendra une pratique généralisée pour signifier démarcation, désengagement et refus de toute implication dans un événement donné.
Abdenour Abdesslem
La Dépêche de Kabylie
Mohand- Invité
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